Aux origines du Code civil
En 506, est publié à Aire-sur-l’Adour un abrégé de droit romain, appelé Bréviaire d’Alaric, à cause du roi wisigoth Alaric II, siégeant à Toulouse, sa capitale. En promulguant cet ouvrage, le roi authentifiait l’oeuvre des jurisconsultes gallo-romains qui y ont rassemblé les lois romaines les plus importantes, lois qui furent constamment utilisées pendant le Moyen Âge au point de constituer la base du Code civil de 1804. Ce texte apporte à la civilisation européenne l’héritage fondamental de Rome : la notion d’État, la distinction entre droit public et droit privé, les statuts sociaux, la régulation des transactions commerciales, les rapports avec l’Église, bref, tout ce qui constitue un monde où la violence barbare est jugulée par le droit normatif. Ainsi s’explique que cet ensemble de lois ait été accepté par le royaume des Francs, puis par l’Europe carolingienne, puis enfin par les juristes modernes. C’est du Bréviaire d’Alaric que nous tenons le principe fondamental : « Nul n’est censé ignorer la loi ».